La terre papier :
Pétrir la terre, faire jaillir la vie d’un bloc d’argile comme on fait du levain ; sculpter, ou plus exactement modeler en ce qui me concerne, c’est éprouver le monde autrement, dire peut-être et toujours les mêmes ressentis, les mêmes émotions mais de façon différente qu’en peinture ou avec des mots. Le geste est plus charnel voire plus sensuel et me rapproche de mon autre passion qu’est la cuisine.
C’est aussi une possibilité d’aborder de nouveaux sujets (changement climatique par exemple), et de me confronter au volume, à des formes architecturales diverses telles les culs de lampe, les gargouilles, les bas-reliefs ou les plaques commémoratives, de travailler sur la mémoire et renouer ainsi avec l’Histoire.
Ne possédant pas de four, j’ai opté pour la technique de la terre papier qui s’apparente à celle du torchis ancestral et également peut être considérée comme une variante du papier mâché utilisé en Chine depuis le VIIIè siècle avant de se répandre en Europe à partir du XVIIè
La technique est simple, peu coûteuse et respectueuse de l’environnement. Il suffit de prendre du papier de récupération (boites à œufs rouleaux de papier toilette quelques feuilles d’essuie tout) que l’on fait tremper dans de l’eau, que l’on mixe, que l’ on essore, pour enfin le mélanger progressivement à l’argile.
J’ai d’abord utilisé du grès des Vosges acheté en magasin de beaux arts mais j’utilise maintenant de préférence de l’argile locale la terre de la Rouchouze que je vais acheter à Langeais à l’atelier Caballero https://www.terre-cuite-touraine.com/prestations-atelier-caballero. (Texte publié dans la revue Trakt n°24)
Une fois sèches les sculptures sont huilées pour les imperméabiliser puis peintes (pigments naturels dont terres récoltées par mes soins et broyées, brou de noix, huile) et parfois brûlées.













































